Jusqu'au 31 décembre, je vous propose ma rétrospective avec une photo pour chaque mois de cette année des plus particulière, probablement la plus étrange que j'ai connue en plus de cinquante ans. Les photos sont mises en perspective en lien avec cette pandémie qui nous a tous frappé d'une manière ou d'une autre.
Début janvier, le bord du lac Léman brille baigné par le soleil en ce premier week-end de l'année. L'air est frais. Le plongeoir n'accueille encore que les mouettes. La situation sanitaire en Chine paraît encore bien loin.
Profitant de l'intersemestre et avant de reprendre avec le semestre de printemps, nous profitons pour faire un break de deux jours et demi sur un week-end à Londres. Nous sommes samedi. Les rues sont joyeuses et bondées.
Dans le métro et les rues bondées, seuls les Asiatiques portent un masque. Mais la pandémie se rapproche. Serons-nous les prochains.
Personne ne se doute encore que les vacances d'été se dérouleront pour l'écrasante majorité d'entre nous dans notre propre pays.
En ce dimanche 15 mars, tout a basculé depuis deux jours. Le vendredi 13 mars, les décisions me plongent dès le lundi 16 mars en télétravail. Nous basculons dans le confinement. Les sorties sont limitées au strict minimum.
La circulation sur l'autoroute se fait rare déjà en ce dimanche après-midi.
Désormais, je rythme mes journées avec une sortie quotidienne de 30 minutes à 1 heure à pied dans la campagne avoisinante. Je n'ai pas à me plaindre. Le cadre est magnifique et apaisant.
Le quotidien proche devient mon support photographique privilégié lors de ces promenades jusqu'au mois de juin et à nouveau depuis fin octobre et le retour au télétravail.
Finalement, la moitié de mon année 2020 a basculé en mode télétravail et confinement plus ou moins complet.
Je, tu, nous, ils zoomons (et équivalents). Voilà probablement la photo résumant le mieux le passage au télétravail en 2020.
En même temps, la situation exceptionnelle a mobilisé également des énergies exceptionnelles. Les Ludovia français, suisse, belge et canadien se mobilisent pour organiser pendant les vacances de Pâques les Ludoviales (du 27 au 30 avril), notre première expérience entièrement en ligne, pour des retours d'expérience, des ateliers, des mises en perspective (conférence, tables rondes) de ce basculement de nos systèmes scolaires entièrement à distance depuis un mois et demi.
Un truc de ouf réussi et un besoin énorme de pouvoir échanger pour tous les participant•es. Que cela fait du bien !
Site : http://ludoviales.com/
Deux mois de confinement sont passés. Les règles s'assouplissent quelque peu, même si les lieux publics sont encore fermés pour la plupart.
La situation sur les routes et en traversant les localités est étrange. Je croise peu de gens. Devant quelques restaurants, des personnes attendent en file indienne et masqués pour prendre leur repas à l'emporter. Il s'agit presque de villages ou villes fantômes.
Au début mai, la circulation automobile est très restreinte. Par contre, par beau temps, les motos sont les reines de la route.
Les premières virées sont étranges. Je regarde le paysage et les alentours de manière nouvelle. Après deux mois d'enfermement quasi complet, les premiers tours de roue me donnent l'impression de redécouvrir un monde qui avait disparu.
C'est l'occasion de revenir à d'anciens modes de roadtrip également. Il s'agit de limiter les contacts et de suppléer à la fermeture des établissements publics en se confectionnant un pique-nique. Et en oubliant pas le papier de toilette.
Après trois mois de télétravail, les jambes et la tête fourmillent d'un besoin de sortir de ce temps immobile où la semaine et le week-end ne se distinguent guère.
Alors, profitant de ma fonction président de la Fondation vaudoise du patrimoine scolaire, je décide de me rendre à l'occasion dans les locaux de la fondation. Ceux-ci se trouvent à Yverdon-les-Bains. Et je peux y travailler seul ou avec Yvonne Cook, ma collègue de la fondation. Je change ainsi de cadre de travail et je me change aussi les idées.
J'en profite également pour prendre des chemins de traverse en rentrant avec ma moto.
Ce jour-là, le ciel est gris et même pluvieux. Qu'importe. Je zigzague dans le Vully et je m'arrête au bord du lac de Morat, histoire de profiter du paysage.
Finalement, nous sommes arrivés à l'été avec les projets de vacances suspendus à l'ouverture éventuelle des frontières.
Pour nos amis québécois, nous savons déjà que nous n'aurons pas l'occasion de les accueillir lors de leur voyage familial en Europe.
Reste une dernière semaine, pour laquelle il était prévu de rejoindre une partie de la famille en Ardèche.
Début juillet, les frontière s'ouvrent en Europe et il devient possible de rejoindre la famille en Ardèche. Nous descendons à moto. Une fois encore, nous profitons de la moto pour rester largement autonome et pique-niquer plutôt que de s'arrêter dans un établissement public.
Durant le séjour, j'en profite pour une journée en solo à moto dans la région. C'est ainsi que je vais découvrir le village de Thines auquel il faut accéder à pied et à son monument de la Résistance.
L'été 2020 a été l'occasion pour de nombreux Romands de passer leurs vacances en Suisse alémanique. Ils seront nombreux à se rendre notamment dans les Grisons.
Pour ma part, je m'y rendais déjà régulièrement. Début août, je profite également pour une mini-semaine à moto en Suisse.
Pour 2020, je me décide pour un parcours m'amenant au Tessin, dans les Grisons, les cantons de Saint-Gall, Appenzell, Uri et Berne.
Comparé à la situation vécue en Suisse romande, celle vécue pendant ce séjour en Suisse allemande était particulière avec notamment peu de mesures de protections et peu distanciation sociale.
Finalement, la réalité de la pandémie n'a touché la Suisse allemande qu'en décembre de cette année. Ce qui nous amène à un quasi-confinement en cette fin d'année et jusqu'au 22 janvier 2021.
La culture a été une des principales victimes de la pandémie. La situation est dramatique pour les personnes qui en vivent.
Dans ce contexte, la tenue du Festival Images a été une véritable bouffée d'air et une forme de petit miracle.
C'est un festival que j'apprécie tout particulièrement par son parti-pris. Il consiste à amener la culture vers/avec les gens, dans les lieux qu'ils fréquentent ou qu'ils sont ravis d'investir.
Comme d'habitude, cette édition a été remarquable. Un grand merci à Stefano Stoll et à son équipe. Vivement 2022.
Si nous avons été en mesure de débuter l'année académique 2020-2021 partiellement dans les salles de cours, la situation est devenue rapidement fragile et tendue.
Difficile de ne pas imaginer un retour au télétravail et à des formes de confinement.
Durant la semaine d'interruption des cours à la HEP Vaud, nous prenons un bon bol d'air en Engadine du côté de St-Moritz. La vallée se prête particulièrement bien à des promenades à pied. Certaines remontées mécaniques ou funiculaires sont également en fonction et nous permettent de prendre de la hauteur pour bénéficier de points de vue magnifiques.
La semaine de la reprise des cours sera la dernière où des activités en présentiel seront possibles. En moins d'une semaine, nous recevons trois directives différentes. Le vendredi 30 octobre marque le dernier jour de ce monde intermédiaire. Le lundi 2 novembre, nous passons à nouveau et, sauf exception, au télétravail et à l'enseignement à distance.
Avec le retour du télétravail et de l'enseignement à distance, je reprends mes promenades matinales dans la campagne avoisinante.
L'automne et ses couleurs sont bien là. Il faut reconnaître que c'est magnifique.
Néanmoins, il n'est pas question de revivre le même enfermement qu'au printemps. Je me rends à Lausanne le lundi pour débuter ma semaine et aussi un autre jour à Yverdon-les-Bains toutes les deux semaines (ou moins).
Désireux de limiter les contacts, je fais les trajets à moto.
En ce mardi 1er décembre, la première neige fait son apparition autour de la maison.
Ce moment-là est toujours magique. Ma promenade du jour sera un véritable enchantement.
Ainsi s'achève cette rétrospective de cette curieuse année 2020.
En même temps, il est difficile de parler d'une nouvelle année à partir du premier janvier. J'ai l'impression de ne pas sortir de l'année 2020. La situation sanitaire reste préoccupante. Le virus occupe largement nos esprits. L'arrivée du vaccin et la vaccination ne produiront que progressivement des effets sur notre vie sociale, culturelle, familiale et économique. Il se peut que la nouvelle année ne débute véritablement qu'en juillet.
Je vous adresse néanmoins tous mes meilleurs voeux à vous et à vos proches. Keep safe !